ÉAU est une entreprise qui propose de développer le
mouvement d’agriculture urbaine en introduisant l’aquaponie. ÉAU vise
principalement à faire de l’éducation relative à l’environnement, à faire
connaître l’aquaponie, à générer la curiosité et à faire comprendre le système
de production alimentaire aux citoyens. L’équipe propose un modèle d’affaire
économiquement viable pour encourager la souveraineté alimentaire au Québec et
véhiculer l’image d’un projet qui respecte ses objectifs.
La participation inclusive de la population est visée par
une collaboration avec des organisation citoyennes, ce qui permettra
d’identifier les ressources locales disponibles, les besoins nécessaires et les
emplois possibles. L’objectif de cette démarche est d’adapter le projet à la
communauté, et non l’inverse, soit par un travail en amont. ÉAU fait affaire
avec plusieurs institutions universitaires comme l’ETS et l’Université Laval en
offrant l’espace laboratoire de la ferme verticale nouvellement installée.
La ferme verticale
Après une centaine d’heures de conception et mille heures en
montage, la ferme verticale vue le jour. Ce récent projet, qui fut inauguré en
juin dernier Place Shamrock, est une innovation proposée par ÉAU pour démontrer
la viabilité de l’aquaponie en milieu urbain. Ce n’est pas moins de 12 000
litres/h d’eau qui circulent à travers les tuyaux, en partant des bassins
contenant plus de 400 poissons situés au niveau du sol vers les cultures de
plantes variées situées à l’étage. Ce circuit fermé permet aux poissons et aux
plantes de vivre en harmonie dans un environnement contrôlé, ce qui permet une
production à l’année.
«Montrer que ça marche»ÉAU est né pour répondre à la sphère économique du
développement d’une ville durable, aspect souvent mal interprété ou mal connu.
En effet, l’équipe d’EÉU perçoit l’agriculture urbaine comme un pilier de la
ville durable, ce qui explique leur désir de mettre l’emphase sur la viabilité
économique d’une initiative en agriculture urbaine, et de mettre sur pied des
initiatives à petite échelle et éducatives en aquaponie. L’idée est de faire
connaître l’aquaponie, mais aussi d’attirer l’attention de la population et des
investisseurs pour démontrer sa viabilité économique et finalement offrir un
espace laboratoire pour encourager la recherche et le développement.
Les activités de sensibilisation organisées, soit les
visites éducatives, participent selon Émilie à la démocratisation de
l’information en proposant une solution possible à court terme et viable sur le
long terme. L’éducation permet aussi aux citoyens de choisir si l’aquaponie
fait partie des méthodes pertinentes à développer. On veut ici donner le
pouvoir à la communauté d’orienter ses choix selon ses besoins.
Une méthode de travail plutôt efficace!

Le temps de travail est divisé en trois: 1/3 est accordé à
la gestion des visites et de la recherche; 1/3 est accordé à l’aspect
administratif et développement des affaires; 1/3 est accordé à la coordination
des partenariats et du développement technologique. Pour en arriver à mettre
sur pied un tel projet, les cofondateurs Olivier Demers et Émilie Nollet ont
procédé à ce qu’ils appellent un «dating entrepreunarial». Cette approche
consiste à organiser des rencontres pour faire connaissance et s’entendre sur
des valeurs communes et sur la mission visée pour évaluer la durabilité du
projet à long terme. Un autre concept clé à considérer fortement est la
communication, pour favoriser les échanges et la résolution de problèmes.
Avec l’élaboration d’un plan d’affaires rigoureux, 50 000$
ont été investis dès le départ pour la ferme verticale; mais l’argent ne fait
pas partie des seuls investissements. Le temps passé en recherche et conception
est aussi à considérer. En effet, Olivier s’est impliqué dans un stage sur une
ferme d’aquaponie pour s’initier à cette pratique encore peu connue au Québec.
Il a aussi voyagé en Europe pour s’inspirer de l’existant, pour s’informer sur
les pratiques faites ailleurs dans le monde, tout cela en mettant son mémoire
de maîtrise sur «pause» pour l’occasion.
Un peu d’aide d’experts
Plusieurs partenaires se sont joints à la concrétisation de
la ferme verticale. Will Le Bire, technicien en aquaculture, a été une source
important pour tout ce qui a trait au domaine de l’aquaculture. Pour tout ce
qui est design et structure, l’équipe a fait appel à Cathon, Design Judith
Portier, Conterm et Bouleau Vert qui se sont respectivement occupés de
l’esthétisme de la ferme, de fournir les conteneurs recyclés et de concevoir un
escalier qui donne accès au 2e étage. On a aussi voulu souligner l’implication
de Émile Vadeboncoeur qui a donné de son temps pour la mise en place générale.
Des services spécialisés en électricité, en plomberie et en hydroponie ont
aussi été nécessaires pour venir à bout du projet.
En conclusion…
Le plus grand défi selon Olivier et Émilie est de gérer son
temps et de garder l’accent sur les objectifs principaux qu’ils se sont
eux-mêmes donnés pour faire les bons choix qui aideront à concrétiser leurs
idées. Deux éléments soulevés par Olivier pour démarrer un projet de la sorte:
s’allier à des connaisseurs, mais aussi à des gens qui ne font pas partie du
domaine de l’agriculture urbaine; ne pas avoir peur de parler d’argent ou
d’économie, car c’est un domaine qui fait partie intégrante de notre société,
du développement des affaires et donc, du développement de projet.
Informations
ÉAU
Début
: 2016
Porteurs :
Émilie Nollet et Olivier Demers